La tradition orale raconte qu’au cours d’une vie d’herboriste, une plante va, un jour, aller à sa rencontre. C’est là, en a-t-on conclu, une véritable grâce, une sorte de remerciement à l’herboriste pour son amour des « simples », et surtout, pour le respect qu’il voue à la nature.
J’ai eu cette chance-là, ce bonheur absolu de recevoir la visite de la merveilleuse Rhodiola rosea.
J’ai la conviction qu’elle est venue à moi. C’est ma plante, celle qui m’était destinée, j’éprouve pour elle un véritable amour.
L’empereur chinois Kangxi, de la dynastie Qing, envoyait des expéditions jusqu’aux montagnes de l’Altaï et en Sibérie, pour rapporter cette plante qu’il vénérait et nommait « herbe donnée par les dieux », et qui était utilisée dans des préparations médicinales.
L’origine du terme rhodiola est issue du grec Rôdôn (rose) ou encore Rhodia et du diminutif iola (petite rose, ou petite racine de Rhodes).
Rosea est l’épithète latin rosens déclinée au féminin et signifiant que l’espèce possède des qualités communes avec la rose.
Autrefois nommée Sedum rhodiola DC., Sedum rhodiola, Sedum rosea L. Scop, Sedum roseum L., Rhodiola rosea fait partie de la famille des Crassulacées et s’épanouit dans des biotopes humides.
Depuis l’aube des temps, les végétaux ont fait l’objet de dénominations vernaculaires basées sur des caractéristiques locales, autrement dit une ébauche de classification dénommée parataxonomie.
Aristote (384-322 av. J.-C) fut le précurseur qui a utilisé les concepts de genre et d’espèces. Sa classification sera typologique et influencera toutes celles qui suivront.
En 1753, Carl von Linné, père de la taxonomie, créa le nom d’espèce de Rhodiola rosea, qui figurera dans la deuxième édition de son ouvrage Species plantarum.
Selon les régions et les langues, le nom de la plante varie, ainsi :
En Allemagne, Rosenwurz, Rhodizerwurzel.
En Amérique du Nord, Artic Root, Golden Root, Roseroot, Stone Crop.
En Angleterre, Roseroot, Stone Crop, Snowdon Rose.
En Chine, Hong Jing Tian, qui se traduit en « Vue dégagée sur un ciel rouge ».
En France, rhodiole, racine dorée, orpin rose, orpin odorant.
En Italie, Legno rodio, Rhodiola rosea.
Au Japon, Iwa-benkei.
En Mongolie, Altan gagnuur.
Aux Pays-Bas, Rhodiola, Rosenwortel.
En pays inuit, Tullirunak ou Utsuqammat.
En Russie, Rhodiola rosovaya ou Zolotoi koren (racine dorée). Ce terme utilisé dans ce pays aurait été donné en raison de la valeur marchande du rhizome plutôt qu’en raison de son éclat quelquefois doré.