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Plante au passé mythique, elle a nourri contes et légendes depuis la nuit des temps. Il n’y a pas si longtemps encore, elle était un secret jalousement gardé.

C’est en 1725 que le naturaliste Carl von Linné donne son véritable nom à la plante. Il l’a décrite comme astringente, excellente dans le traitement d’hernies, de leucorrhées, de maux de tête et d’hystérie.

Rhodiola rosea est une plante communément utilisée en médecine traditionnelle chinoise. Elle fait également partie de la pharmacopée russe et scandinave depuis 1775.

En France, à l’époque des Lumières déjà, les apothicaires allaient la chercher dans les Alpes ; largement réputée, Rhodiola rosea a été référencée dans la célèbre Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, sous le nom de « racine de Rhodes ».

Dans les années 1930, des recherches sur l’utilisation traditionnelle de la rhodiole (augmentation du tonus physique et des facultés intellectuelles) ont été publiées dans des revues spécialisées soviétiques et bulgares. 

Puis, dans les années 1940, la plante est  redécouverte par le chercheur russe Nicolaï Lazarev. Staline lui avait donné pour mission de trouver les moyens d’accroître la résistance physique et intellectuelle de la population russe.

En 1950, une équipe de chercheurs de l’Université d’État de Tomsk, en Sibérie, mena une expédition dans le but de retrouver les grandes étendues où pousse la plante de légende, la racine d’or, qui était déjà réputée comme étant anticancérigène.  C’est le professeur de botanique G.-V. KrylovI qui l’identifia dans les monts Altaï. Il est à noter que Tomsk se situe à moins de 12 km de Seversk, ville « fantôme » qui, à l’époque soviétique, abritait le site d’un complexe de production et de traitement de matières nucléaires à usage militaire.

À partir de cette date, une grande série d’investigations cliniques et pharmaceutiques furent menées mais elles restèrent confidentielles.

Dès 1960, la plante aurait augmenté les performances des athlètes soviétiques dans les grands événements sportifs et dans la préparation aux Jeux Olympiques. Ils furent accusés de recourir au dopage. Ce n’était pas le cas, les enquêtes du Comité international olympique l’ont prouvé. 

Tout comme les Russes, on peut consommer chaque jour sans risque des infusions de Rhodiola rosea. Il est dit que durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989), les soldats soviétiques originaires de Sibérie recevaient de leurs mères des racines séchées de Rhodiola rosea. Ils préparaient des tisanes qui les aidaient à mieux résister au stress, à l’angoisse et à la fatigue. 

De nombreuses études cliniques et des publications scientifiques ont été effectuées par les Soviétiques et les preuves cliniques sur les bénéfices de la Rhodiola sont arrivées à partir des années 1960. Toutefois, pendant les décennies que dura la guerre froide, une grande partie de ces travaux est restée classée « secret défense », car la Rhodiola était considérée comme un élément déterminant des programmes visant à améliorer les performances physiologiques, psychiques et intellectuelles des membres de l’élite. Les Soviétiques donnèrent de l’orpin rose aux sportifs de haut niveau, militaires, joueurs d’échecs, danseurs du Bolchoï ; même les cosmonautes en utilisèrent pour aller jusqu’à la station MIR.

Mais depuis le début des années 2000, des études portant sur les propriétés intrinsèques et naturelles de la Rhodiola ont été diffusées et des chercheurs du monde entier ont pris le relais de leurs prédécesseurs soviétiques.

Si la Rhodiola rosea est restée pratiquement inconnue si longtemps, en 2003, le magazine américain Newsweek a publié sur le sujet un article élogieux, la qualifiant d’antistress végétal (Herbal Stress Buster). L’article a fait sensation et, depuis, la notoriété de cette splendide plante se répand partout dans le monde.